Transformations
Weaving as Interface
This weaving represents the references in chapter one of Jacques Derrida’s de la Grammatologie (1967). The references have been cataloged and categorized by the research team of Derrida’s Margins. Each type of reference (epigraph, citation, quotation, footnote) is represented by a distinct yarn and weaving pattern. For more details on the goals and insights of this data physicalization, read Weaving Derrida’s References.
As a way of turning the weaving into an interface, we offer this experiment with an annotated deep-zoom image of the weaving linked to information about the references it represents, allowing you to explore the underlying data through the context of the weaving.
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31
Acknowledgments
The reference information shown here is drawn from datasets related to Derrida’s Margins:
Chenoweth, Katie, Alexander Baron-Raiffe, Renée Altergott, Chloé Vettier, Chad Córdova, Rebecca Sutton Koeser, Jean Bauer, and Benjamin Hicks. 2018. “References in Jacques Derrida’s De La Grammatologie”. figshare. doi:10.6084/m9.figshare.7180448.v1.
Chenoweth, Katie, Alexander Baron-Raiffe, Renée Altergott, Chad Córdova, Austin Hancock, Chloé Vettier, Rebecca Sutton Koeser, Jean Bauer, Benjamin Hicks, and Nick Budak. 2018. “Works Cited by Jacques Derrida in De La Grammatologie”. figshare. doi:10.6084/m9.figshare.7180460.v1.
The high resolution capture of the data weaving used here was created by Princeton University Library, Digital Imaging Studio. Annotations on the image were drawn with Recogito.
Epigraph, p. 15 La Naissance de la tragédie (1949)
Friedrich Nietzsche
Socrate, celui qui n’écrit pas. (p. 172) ↩︎Footnote, p. 16 Langue et écriture
V. M. Istrin
Parler ici d’une écriture première ne revient pas à affirmer une priorité chronologique de fait. On connaît ce débat : l’écriture est-elle, comme l’affirmaient par exemple Metchnaninov et Marr, puis Loukotka, « antérieure au langage phonétique » ? (Conclusion assumée par la première édition de la Grande Encyclopédie Soviétique, puis contredite par Staline. Sur ce débat, cf. V. Istrine, Langue et écriture, in Linguistique, op. cit., pp. 35, 60. Ce débat s’est aussi fixé autour des thèses du P. van Ginneken. Sur la discussion de ces thèses, cf. J. Février, Histoire de l’écriture, Payot, 1948-1959, p. 5 sq.) Nous essaierons de montrer plus loin pourquoi les termes et les prémisses d’un tel débat appellent la suspicion. (p. 35) ↩︎Footnote, p. 16 Langue et écriture
V. M. Istrin
Parler ici d’une écriture première ne revient pas à affirmer une priorité chronologique de fait. On connaît ce débat : l’écriture est-elle, comme l’affirmaient par exemple Metchnaninov et Marr, puis Loukotka, « antérieure au langage phonétique » ? (Conclusion assumée par la première édition de la Grande Encyclopédie Soviétique, puis contredite par Staline. Sur ce débat, cf. V. Istrine, Langue et écriture, in Linguistique, op. cit., pp. 35, 60. Ce débat s’est aussi fixé autour des thèses du P. van Ginneken. Sur la discussion de ces thèses, cf. J. Février, Histoire de l’écriture, Payot, 1948-1959, p. 5 sq.) Nous essaierons de montrer plus loin pourquoi les termes et les prémisses d’un tel débat appellent la suspicion. (p. 60) ↩︎Footnote, p. 16 Histoire de l’écriture (1948)
James Février
Parler ici d’une écriture première ne revient pas à affirmer une priorité chronologique de fait. On connaît ce débat : l’écriture est-elle, comme l’affirmaient par exemple Metchnaninov et Marr, puis Loukotka, « antérieure au langage phonétique » ? (Conclusion assumée par la première édition de la Grande Encyclopédie Soviétique, puis contredite par Staline. Sur ce débat, cf. V. Istrine, Langue et écriture, in Linguistique, op. cit., pp. 35, 60. Ce débat s’est aussi fixé autour des thèses du P. van Ginneken. Sur la discussion de ces thèses, cf. J. Février, Histoire de l’écriture, Payot, 1948-1959, p. 5 sq.) Nous essaierons de montrer plus loin pourquoi les termes et les prémisses d’un tel débat appellent la suspicion. (p. 5) ↩︎Quotation, p. 17 Émile ou de l’éducation (1762)
Jean-Jacques Rousseau
plus fondamentale que celle qui, avant cette conversion, passait pour le simple « supplément à la parole » (Rousseau). ↩︎Footnote, p. 17 La voix et le phénomène (1967)
Jacques Derrida
C’est un problème que nous abordons plus directement dans La voix et le phénomène (P.U.F. 1967). ↩︎Footnote, p. 20 L’Ecriture et la psychologie des peuples: actes de colloque (1963)
Cf. par ex. EP. pp. 126, 148, 355, etc. D’un autre point de vue, cf. Jakobson, Essais de linguistique générale (tr. fr. p. 116) (p. 126) ↩︎Footnote, p. 20 Les écritures indiennes. Le monde indien et son système graphique. (1963)
Cf. par ex. EP. pp. 126, 148, 355, etc. D’un autre point de vue, cf. Jakobson, Essais de linguistique générale (tr. fr. p. 116) (p. 148) ↩︎Footnote, p. 20 L’Ecriture et la psychologie des peuples: actes de colloque (1963)
Cf. par ex. EP. pp. 126, 148, 355, etc. D’un autre point de vue, cf. Jakobson, Essais de linguistique générale (tr. fr. p. 116) (p. 355) ↩︎Footnote, p. 20 Essais de linguistique générale (1963)
Roman Jakobson
Cf. par ex. EP. pp. 126, 148, 355, etc. D’un autre point de vue, cf. Jakobson, Essais de linguistique générale (tr. fr. p. 116) (p. 116) ↩︎Quotation, p. 21 Organon: Catégories, De L’interprétation (1959)
Aristotle
Si, pour Aristote, par exemple, « les sons émis par la voix (τὰ ἐν τῇ φωνῇ) sont les symboles des états de l’âme (παθήματα τῆς ψυχῆς) et les mots écrits les symboles des mots émis par la voix » (De l’interprétation 1, 16 a 3), c’est que la voix, productrice des premiers symboles, a un rapport de proximité essentielle et immédiate avec l’âme. (p. 77) ↩︎Quotation, p. 21 Organon: Catégories, De L’interprétation (1959)
Aristotle
« De même que l’écriture n’est pas la même pour tous les hommes, les mots parlés ne sont pas non plus les mêmes, alors que les états de l’âme dont ces expressions sont immédiatement les signes (σημεὶα πρώτως) sont identiques chez tous, comme sont identiques aussi les choses dont ces états sont les images » (16 a. Nous soulignons). (p. 78) ↩︎Quotation, p. 22 Esthétique, III, I. (1944)
Georg Wilhelm Friedrich Hegel
« Ce mouvement idéal, par lequel, dirait-on, se manifeste la simple subjectivité, l’âme du corps résonnant, l’oreille le perçoit de la même manière théorique que celle dont l’œil perçoit la couleur ou la forme, l’intériorité de l’objet devenant ainsi celle du sujet lui-même » (Esthétique, III, I., tr. fr. p. 16). (p. 16) ↩︎Quotation, p. 22 Esthétique, III, I. (1944)
Georg Wilhelm Friedrich Hegel
« … L’oreille au contraire, sans se tourner pratiquement vers les objets, perçoit le résultat de ce tremblement intérieur du corps par lequel se manifeste et se révèle, non la figure matérielle, mais une première idéalité venant de l’âme » (p. 296). (p. 296) ↩︎Footnote, p. 22 Le problème de l’être chez Aristote
Pierre Aubenque
C’est ce que montre Pierre Aubenque (Le problème de l’être chez Aristote, p. 106 sq.). Au cours d’une remarquable analyse, dont nous nous inspirons ici, P. Aubenque note en effet : « Dans d’autres textes, il est vrai, Aristote qualifie de symbole le rapport du langage aux choses : “Il n’est pas possible d’apporter dans la discussion les choses elles-mêmes, mais, au lieu des choses, nous devons nous servir de leurs noms comme de symboles.” L’intermédiaire que constituait l’état d’âme et ici supprimé ou du moins négligé, mais cette suppression est légitime, puisque les états d’âme se comportant comme les choses, celles-ci peuvent leur être immédiatement substituées. En revanche, on ne peut pas substituer, sans plus, le nom à la chose … » (p. 107-108). (p. 106-108) ↩︎Footnote, p. 22 Le problème de l’être chez Aristote
Pierre Aubenque
C’est ce que montre Pierre Aubenque (Le problème de l’être chez Aristote, p. 106 sq.). Au cours d’une remarquable analyse, dont nous nous inspirons ici, P. Aubenque note en effet : « Dans d’autres textes, il est vrai, Aristote qualifie de symbole le rapport du langage aux choses : “Il n’est pas possible d’apporter dans la discussion les choses elles-mêmes, mais, au lieu des choses, nous devons nous servir de leurs noms comme de symboles.” L’intermédiaire que constituait l’état d’âme et ici supprimé ou du moins négligé, mais cette suppression est légitime, puisque les états d’âme se comportant comme les choses, celles-ci peuvent leur être immédiatement substituées. En revanche, on ne peut pas substituer, sans plus, le nom à la chose … » (p. 107-108). (p. 107-108) ↩︎Quotation, p. 24 Essais de linguistique générale (1963)
Roman Jakobson
La pensée structuraliste moderne l’a clairement établi : le langage est un système de signes, la linguistique est partie intégrante de la science des signes, la sémiotique (ou, dans les termes de Saussure, la sémiologie). La définition médiévale – aliquid stat pro aliquo – que notre époque a ressuscité, s’est montrée toujours valable et féconde. C’est ainsi que la marque constitutive de tout signe en général, du signe linguistique en particulier, réside dans son caractère double : chaque unité linguistique est bipartite et comporte deux aspects ; l’un sensible et l’autre intelligible – d’une part le signans (le signifiant de Saussure), d’autre part le signatum (le signifié). Ces deux éléments constitutifs du signe linguistique (et du signe en général) se supposent et s’appellent nécessairement l’un l’autre. » (p. 162) ↩︎Footnote, p. 24 Le discours et le symbole (1962)
Edmond Ortigues
Sur ce problème, sur la tradition du concept du signe et sur l’originalité de l’apport saussurien à l’intérieur de cette continuité, cf. Ortigues, op. cit, p. 54 sq. (p. 54) ↩︎Quotation, p. 26 Phaedrus (1964)
Plato
l’écriture de la vérité dans l’âme, opposée par le Phèdre (278 a) à la mauvaise écriture (à l’écriture au sens « propre » et courant, à l’écriture « sensible », « dans l’espace ») (p. 170) ↩︎Quotation, p. 26 Phèdre
Plato
l’écriture de la vérité dans l’âme, opposée par le Phèdre (278 a) à la mauvaise écriture (à l’écriture au sens « propre » et courant, à l’écriture « sensible », « dans l’espace ») (p. 289) ↩︎Quotation, p. 26 Phèdre (1961)
Plato
l’écriture de la vérité dans l’âme, opposée par le Phèdre (278 a) à la mauvaise écriture (à l’écriture au sens « propre » et courant, à l’écriture « sensible », « dans l’espace ») (p. 94) ↩︎Quotation, p. 26 La littérature européenne et le Moyen Âge latin (1956)
Ernst Robert Curtius
Dans Le symbolisme du livre, ce beau chapitre de *La littérature européenne et le Moyen Âge latin, E. R. Curtius décrit avec une grande richesse d’exemples l’évolution qui conduit du Phèdre à Calderon, jusqu’à paraître « inverser la situation » (tr. fr. p. 372) par la « nouvelle considération dont jouissait le livre » (p. 374). (p. 372) ↩︎Quotation, p. 26 La littérature européenne et le Moyen Âge latin (1956)
Ernst Robert Curtius
Dans Le symbolisme du livre, ce beau chapitre de *La littérature européenne et le Moyen Âge latin, E. R. Curtius décrit avec une grande richesse d’exemples l’évolution qui conduit du Phèdre à Calderon, jusqu’à paraître « inverser la situation » (tr. fr. p. 372) par la « nouvelle considération dont jouissait le livre » (p. 374). (p. 476) ↩︎Quotation, p. 26 La littérature européenne et le Moyen Âge latin (1956)
Ernst Robert Curtius
Dans Le symbolisme du livre, ce beau chapitre de *La littérature européenne et le Moyen Âge latin, E. R. Curtius décrit avec une grande richesse d’exemples l’évolution qui conduit du Phèdre à Calderon, jusqu’à paraître « inverser la situation » (tr. fr. p. 372) par la « nouvelle considération dont jouissait le livre » (p. 374). (p. 476) ↩︎Quotation, p. 27 Difficile liberté (1963)
Emmanuel Levinas
Rabbi Eliezer a dit : « Si toutes les mers étaient d’encre, tous les étangs plantés de calames, si le ciel et la terre étaient des parchemins et si tous les humains exerçaient l’art d’écrire – ils n’épuiseraient pas la Thora apprise par moi, alors que la Thora elle-même ne s’en trouve diminuée que d’autant qu’emporte la pointe du pinceau trempé dans la mer. » (p. 44) ↩︎Quotation, p. 27 Il Saggiatore (1623)
Galileo Galilei
« La nature est écrite en langage mathématique. » ↩︎Quotation, p. 27 Discours de la méthode (1943)
René Descartes
« … à lire le grand livre du monde… » (p. 51) ↩︎Quotation, p. 27 Discours de la méthode (1961)
René Descartes
« … à lire le grand livre du monde… » (p. 51) ↩︎Quotation, p. 27 Dialogues sur la religion naturelle (1964)
David Hume
« Et ce livre qu’est la nature contient une grande et inexplicable énigme, plutôt qu’aucun discours ou raisonnement intelligible. » (p. 73) ↩︎Quotation, p. 27 La palingénésie philosophique
Charles Bonnet
« Il me paraît plus philosophique de présumer que notre terre est un livre que le grand Être a donné à lire à des intelligences qui nous sont fort supérieures, et où elles étudient à fond les traits infiniment multiples et variés de son adorable sagesse. » ↩︎Quotation, p. 27 La symbolique du rêve/ Die Symbolik des Traumes (1815)
Gotthilf Heinrich von Schubert
« Cette langue faite d’images et d’hiéroglyphes, dont se sert la Sagesse suprême dans toutes ses révélations à l’humanité – qui se retrouve dans le langage tout voisin de la Poésie – et qui, dans notre condition actuelle, ressemble davantage à l’expression métaphorique du rêve qu’à la prose de la veille, – on peut se demander si cette langue n’est pas la véritable langue de la religion supérieure. Si, tandis que nous nous croyons éveillés, nous ne sommes pas plongés dans un sommeil millénaire, ou au moins dans l’écho de ses rêves, où nous ne percevons de la langue de Dieu que quelques paroles isolées et obscures, comme un dormeur perçoit les discours de son entourage. » ↩︎